Vous avez probablement connu dans votre vie l’expérience suivante, plutôt exaltante : en classe ou dans votre vie quotidienne, on vous a montré à faire quelque chose, expliqué comment s’y prendre, éventuellement remontré (de la même façon exactement), réexpliqué (de la même façon bien entendu) et… vous n’y êtes pas arrivé. Etiez-vous inapte à la chose ? Non. C’est seulement que l’explication qu’on vous a donnée ou la manière d’y arriver ne vous « parlait pas ». C’est ainsi, par exemple, qu’on entend parfois dire « C’est du chinois ! ». Et puis, à un autre moment, pour la même chose, vous avez comme une illumination : tout à coup, vous trouvez comment faire, avec votre propre façon de voir la chose, votre stratégie à vous, qui peut-être sera « du chinois » pour une autre personne que vous ! Et vous avez fait l’expérience de découvrir par vous-même le meilleur moyen de faire, le seul peut-être, en tous cas pour vous. Conséquence : vous n’oublierez jamais ce que vous venez de découvrir.

A titre d’exemple, citons un élève à qui on a rabâché la règle de l’accord du participe passé avec l’auxiliaire « avoir », celle qui embête tout le monde en principe ! La règle qui veut qu’on écrive « Je vous ai envoyé une lettre hier ; oui, cette lettre que je vous ai envoyée est très importante aussi vous l’ai-je envoyée en recommandé. Vous voulez savoir si j’ai envoyé aussi les photos ? Mais bien sûr que je les ai envoyées ! ». De quoi se perdre… jusqu’au jour où notre élève, plutôt kinesthésique dans sa façon d’apprendre et de comprendre, a découvert par lui-même comment il pouvait ne plus se tromper. Il comptait sur sa main pour accorder les participes passés ! Il se disait que si sa main avait déjà écrit de quoi il s’agissait (ici de la lettre), sa main savait donc que c’est cette lettre qui était envoyée (« Cette lettre que je vous ai envoyée » - « aussi vous l’ai-je envoyée en recommandé »). Mais si la main n’avait pas encore écrit de quoi il s’agissait (« Je vous ai envoyé... » … envoyé quoi ? La main n’a pas encore écrit quoi, elle ne sait donc pas ce qu’on a envoyé, elle ne peut donc pas donner à « envoyé » une marque de féminin, de masculin ou de pluriel. Il en va de même pour l’exemple des photos dans la même séquence écrite par l’élève.


Autodidacte?

Beaucoup de personnes se disent plutôt autodidactes en cela qu’elles apprennent mieux et plus facilement ce qu’elles découvrent par elles-mêmes. Du reste, en dehors de nos années d’apprentissage en classe, dans la suite de notre vie, il nous faut apprendre encore beaucoup par nous même, en faisant des expériences, des essais (culinaires par exemple) des erreurs (brûlé ! Je l’ai laissé trop longtemps au four !) que l’on rectifie jusqu’à ce qu’on soit parfaitement au point. Pensons à tout ce que nous devons apprendre par nous même lorsque nous commençons dans un nouveau poste de travail ! Et mesurons tout ce qu’on a appris au bout de deux mois…

La découverte par soi-même est donc une pratique qui a fait ses preuves et qu’on est amené à utiliser toute sa vie durant ! Cela vaut la peine qu’on s’y entraîne à tous points de vue – sans parler de l’indépendance acquise grâce à cette technique !

C’est pourquoi, dans tous les outils que les auteurs de « Bienvenue à Graphoville » ont créés, la découverte par soi-même y est le plus possible sollicitée.


Quelques exemples

Par exemple dans l’outil de raisonnement logique et de développement cognitif « Savoir Trouver » chaque participant cherche sa propre solution à une problématique en fonction de ses modes privilégiés de perception et de réflexion. La problématique, proposée le plus souvent sous forme de dessin pour être accessible également aux personnes en difficulté de lecture, est aussi à découvrir. La consigne n’est pas notée sur la feuille de travail.

En effet, les consignes pour faire un exercice sont une pratique très scolaire et, dans la vie de tous les jours ou dans la vie professionnelle, il faut très souvent découvrir par soi-même ce qu’il y a à faire ainsi que le meilleur moyen pour le faire. Alors pourquoi ne pas s’y entraîner déjà au cours de ses études ?

De même, dans l’outil « 900 entraînements à la communication professionnelle », beaucoup d’entraînements mettent l’apprenant dans une situation professionnelle ou de la vie quotidienne donnée en le laissant découvrir par lui-même et selon ses propres mécanismes d’investigation et de déduction les éléments dont il aura besoin.

C’est ainsi que dans notre « Bienvenue à Graphoville », nous ne donnons les consignes des exercices que si l’utilisateur le souhaite et clique sur le S.O.S. pour laisser le plus de champ possible à la découverte par soi-même. Les pistes et les aides sont aussi faites pour qu’on découvre la façon de résoudre le problème orthographique par soi-même et le carnet personnel est là pour permettre de noter ces découvertes. L’ensemble du carnet personnel de chacun constituera sa propre grammaire personnelle avec ses façons spécifiques de résoudre les problèmes orthographiques qui ont été les siens.